La forteresse de Beaufort au Liban est notamment connue depuis 1139, année de sa prise par les croisés. Nommée Qala'at ash-Shqif, « Château du haut rocher » en arabe, elle se situe sur une position stratégique, à savoir un éperon rocheux à près de 700 mètres d’altitude. L’édifice surplombe le fleuve Litani. Cet emplacement devait déjà intéresser les civilisations présentes bien avant l’arrivée des croisés, à l’époque romaine notamment.
Au Moyen Age, la forteresse défend le royaume de Jérusalem.
Au cours de la suite de son existence, la forteresse passera de mains en mains.
En 1190, Saladin prend le château après un siège d’un an. Environ cinquante ans plus tard, il sera rendu aux Francs par le Malik de Damas (avec un territoire allant de Sidon à Tibériade), en échange de leur aide militaire.
En 1260, la forteresse (ainsi que Sidon et ses environs) fut vendue aux Templiers. Ils n’en restèrent pas propriétaires très longtemps : l’édifice fut pris par la force par le Sultan Baybars en 1268.
Au XVIIe siècle, les Ottomans qui combattent l’émir Fakhreddine II détruisent la partie supérieure de la forteresse.
Au XVIIIe siècle, le château est à nouveau assiégé, cette fois par le gouverneur d’Acre. Il sera très endommagé au cours de cette nouvelle prise. Près de cinquante ans plus tard, en 1837, c’est finalement un tremblement de terre qui achèvera de le détruire.
Mais son histoire ne s’arrête pas là. Il est restauré durant le mandat français, à partir de 1920, et après l’indépendance du Liban en 1943.
Pendant les guerres et combats qui se succèdent au pays du Cèdre à partir notamment de 1975, la forteresse de Beaufort est à nouveau mise à contribution. Stratégiquement, sa position est particulièrement intéressante, et permet de voir le Sud Liban jusqu’au nord d’Israël.
Dès 1976, l’Organisation de Libération de la Palestine occupe le château pour tirer sur Israël, qui réplique par des bombardements. L’armée israélienne occupe la forteresse dès 1982 et la renforce avec du béton. Israël abandonnera les lieux à son retrait du Liban, en 2000.