La vallée de Nahr el-Kalb, au nord de Beyrouth au Liban, abrite plus de 20 inscriptions et reliefs rupestres gravés dans ses falaises de calcaire, connus sous le nom de Stèles de Nahr el-Kalb.
Ces monuments, réalisés entre environ 1500 av. J.-C. et 1946 apr. J.-C., constituent des témoignages historiques laissés par diverses civilisations et chefs militaires ayant emprunté ce passage côtier stratégique au nord de Beyrouth.
Parmi les plus anciennes gravures figurent trois stèles en hiéroglyphes égyptiens attribuées au pharaon Ramsès II, marquant l’influence égyptienne dans la région.
On y trouve également six inscriptions cunéiformes de souverains néo-assyriens et néo-babyloniens, dont Assarhaddon et Nabuchodonosor II, commémorant leurs campagnes militaires respectives.
Le site comprend aussi des inscriptions de l’Antiquité classique, notamment celles de l’empereur romain Caracalla, ainsi que des textes grecs et latins relatant des projets d’infrastructure et des exploits militaires.
À l’époque médiévale, des inscriptions islamiques ont été ajoutées, notamment par le sultan mamelouk Barquq et l’émir druze Fakhr-al-Din II, reflétant les dynamiques politiques de la région.
L’époque moderne a vu l’ajout de commémorations par les puissances coloniales, dont un mémorial à l’intervention de Napoléon III en 1860 et des inscriptions marquant les activités des forces alliées pendant la Première Guerre mondiale.
Un monument libanais significatif célèbre l’indépendance du pays vis-à-vis de la France en 1943.
Reconnaissant la richesse historique du site, l’UNESCO a inscrit les stèles de Nahr el-Kalb à son registre « Mémoire du monde » en 2005, soulignant leur importance en tant que témoignage du passé plurimillénaire du Liban.