La place des martyrs, élément central de Beyrouth, a changé de nom au fil des siècles.
On l’appelle aussi Place des Canons, en références aux canons que les Russes y avaient installés entre 1773 et 1774 contre les attaques venues de la mer.
Elle se nommait autrefois place Al Burj ("la tour", en arabe), en référence cette fois à une tour de gué d’environ 18 mètres, offrant une vue à 360° pour immédiatement repérer les mouvements d’ennemis potentiels. Cette tour fut construite, détruite et reconstruite à plusieurs reprises, jusqu’à la fin du 19e siècle.
Au centre de la place se trouve la Statue des Martyrs, monument emblématique de la capitale libanaise.
Inaugurée en 1960, cette statue de bronze est l’œuvre du sculpteur italien Renato Marino Mazzacurati, (1907-1969), également auteur du Monument au Partisan, inauguré à Parme en 1956, en hommage aux résistants italiens pendant la 2e guerre mondiale.
La statue a été réalisée en hommage aux nationalistes libanais pendus sur la place par les Ottomans le 6 mai 1916.
Endommagée pendant la guerre civile libanaise (1975-1990), elle a été restaurée à partir de 1996, mais il a été décidé qu’elle conserverait ses nombreux impacts de balles, en mémoire de la guerre.