Au cœur de la vieille ville de Tripoli, le vieux souk s’étend comme un enchevêtrement vivant de ruelles étroites, de voûtes de pierre, de passages couverts et de placettes animées. Héritier direct de l’époque mamelouke et ottomane, il constitue l’un des ensembles urbains les mieux préservés du monde arabe.
Ce quartier marchand, toujours en activité, abrite une mosaïque de métiers traditionnels : forgerons, tailleurs, ébénistes, fabricants de savon, herboristes, bijoutiers… Chaque métier occupe son propre souk spécialisé, souvent situé dans des khans historiques ou à proximité d’anciens hammams. Le Khan al-Khayattin, par exemple, résonne encore du bruit des machines à coudre, tandis que le Khan al-Saboun embaume les lieux de parfums naturels.
Mais le souk est bien plus qu’un simple marché : c’est une ville dans la ville, traversée par l’histoire, la religion et les échanges. Mosquées, madrasas et fontaines publiques ponctuent le parcours, révélant l’importance de Tripoli en tant que centre intellectuel, spirituel et commercial depuis des siècles.
Fréquenté autant par les habitants que par les visiteurs, le vieux souk de Tripoli n’est pas un décor figé. C’est un lieu vibrant, authentique, où l’on peut encore ressentir le souffle du temps — un patrimoine vivant, façonné par les mains d’hier et animé par les gestes d’aujourd’hui.