La cathédrale a été pendant quelques années la seule église de la ville. Elle fut connue sous le nom de « Couvent Saint Georges » quand elle regroupa différents centres ecclésiastiques : le siège du Métropolite de Beyrouth, le siège des moines, le centre du Conseil consultatif (Al Melli), une école, une bibliothèque, un hôpital et une imprimerie (première imprimerie arabe à Beyrouth). Elle connut de multiples travaux : en 1715, au temps du Métropolite Neophitos, l’église fut agrandie et rénovée au hasard. En 1759, endommagée par un tremblement de terre, elle fut restaurée et agrandie. Les travaux durèrent trois ans, de 1764 à 1767… année lors de laquelle le toit de l’église s’effondra sur les croyants qui y célébraient la messe (faisant 90 tués). Nouvelle restauration en 1772, du temps du Métropolite Yoakim. En 1783, l’église fut embellie par une iconostase en bois de noix à dorure et décorée par des icônes datant pour la plupart du 18ème siècle. Elle connut encore une fois en 1904 un agrandissement, du temps du Métropolite Gerasimos Mesarra : ses murs et son toit furent décorés de fresques, et sa place fut entourée d’un mur d’enceinte.
La guerre de 1975-1990 n’épargna pas la cathédrale : la plupart de ses icônes et de ses ustensiles furent pillés, l’iconostase et les fresques souffrirent terriblement, que ce soit des violences ou du climat.
Le 16 octobre 1995, le Métropolite de Beyrouth Mgr Elias Aoudé décida de restaurer la cathédrale. Des études sur l’état de l’édifice furent entamées. C’est à ce moment que des fouilles archéologiques révélèrent les vestiges de trois églises superposées dont la plus ancienne est probablement l’église de la Résurrection, détruite par le tremblement de terre de 551 qui secoua violemment Beyrouth. Au-dessus de cette église se trouvent les vestiges d’une église datant du Moyen Age, surmontés de ceux d’une autre église du 18ème siècle. A noter que les fouilles mirent également au jour les vestiges d’un cimetière et de mosaïques. Les fouilles seront transformées en un musée souterrain. Les travaux de restaurations ont permis de travailler sur l’iconostase (dont plusieurs parties furent retrouvées et restaurées ; les parties pillées furent refaites et jointes aux anciennes) ; le sol (il fut restauré et pavé de mosaïques, parmi lesquelles une copie de la mosaïque retrouvée sous la cathédrale) ; les fresques (elles furent remises à neuf par un groupe d’artistes russes qui restaura ce qui était presque intact. Il enleva les parties trop endommagées et les colla sur des toiles qui sont exposées dans le salon de l’église. Un groupe d’artistes grecs travaille actuellement à peindre le restant des fresques).