La mosquée Al-Majidiyyeh fut à l'origine de l'une des plus importantes forteresses de Beyrouth. Construite sur la côte, elle constitue une prolongation du Souk Al-Tawilé du côté de la mer qu'elle surplombe. Son sous-sol fut utilisé comme entrepôt pour les commerçants, notamment les commerçants de bois. Vers 1842 (1257 de l’Hégire), les musulmans de Beyrouth avaient organisé une collecte et ajouté à la forteresse un pavillon du côté ouest avant de la convertir en mosquée. Ils la nommèrent en 1844 (1260 de l’Hégire) la Mosquée Al-Majidiyyeh en signe de reconnaissance au Sultan Abdul Majid (sultan entre 1839 et 1861) qui leur avait accordé son soutien. Plus tard, ils en aménagèrent la cour intérieure et le plafond, et ouvrirent une porte donnant accès à la route du port grâce à un escalier en pierre.
En 1840, lors du siège de Beyrouth, les navires alliés (Grande-Bretagne, Russie, Autriche) en guerre contre l'armée égyptienne pilonnèrent la forteresse qui n'avait pas encore été transformée en mosquée. Les traces de ces bombardements étaient encore visibles au début du 20ème siècle sur la façade nord. Durant la guerre libanaise de 1975 à 1990, cette mosquée fut détruite, puis reconstruite par la Direction Générale des Fondations Pieuses Islamiques (Waqf) qui ajouta à proximité de l'ancien minaret un autre, plus élevé.